USA – GOLDLINK DE RETOUR EN FRANCE

USA – GOLDLINK DE RETOUR EN FRANCE

Les décennies passent, le hip-hop évolue et le cœur du processus de création ne change pas. La qualité d’un titre se résume à deux fondamentaux : le rappeur et le producteur. Les deux font la paire et leur alchimie est garante d’une solidité musicale qui donne parfois naissance à des coups de génie. On va commencer par dire qu’on adore Goldlink, il fait partie de ces mecs qui te donnent envie de continuer à y croire, et à l’occasion de sa venue en France le 25 Septembre prochain on vous propose de revisiter l’instant d’une lecture sa petite histoire.

Un peu à l’image d’un Chance The Rapper, Goldlink n’a pas inventé la sauce, il connait juste bien ses classiques. Originaire de Virginie, Anthony Carlos ce jeune MC de 22 ans, puisse sa force dans des sons qui mettent un point d’honneur à toujours faire preuve d’une grande fraicheur ; du future bounce, comme il aime à dire.

Aujourd’hui Goldlink est, de manière assez évidente à un point dans sa carrière où les réjouissances des premiers jours ont laissé place à une période de recherche et d’expérimentations. Un changement de cap qu’il partage directement avec son public par le biais de ses deux derniers albums notamment, mais aussi de la flopée de sons que le jeune homme lâche gratuitement un peu partout sur le net, rien ne reste très longtemps sur un disque dur. Les tracks sont généralement lâchées dans la nature, de manière à pleinement servir leurs propos. Ce qui dans un sens, est toujours mieux que de croupir en attendant une réédition en période d’inspiration creuse. Cette manière de travailler, de partager, c’est clairement ce qu’on aime chez le bonhomme.

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God Complex, a tout du projet par excellence, entouré d’excellents producteurs, son rôle est capital dans cet album. Il ordonne la tonalité des onze titres, signe quelques pépites comme Bedtime Story ou encore When I Die, offre une cohérence musicale qui ne fait jamais défaut. La forme prend irrémédiablement le pas sur le fond, sans que ce soit pour autant un reproche qu’on puisse lui adresser. On regrette un peu le coté un tantinet redondant de How Its Done. Les reproches désormais expédiés, il serait peut-être temps de s’enthousiasmer sur ce qui fait de cet album est une réussite, qui propose une authenticité que seuls les plus exigeants (pour ne pas dire les plus chiants) oseront remettre en question.

Plus personnel que le premier projet, And After That,We didn’t Talk sorti en 2015 avec une version remixée en 2016, a fait l’effet d’une claque. La différence se fait impalpable : du fantasme au réel, la frontière n’existe plus. Les premières notes de Spectrum viennent se lover dans un subconscient qui n’attendait rien d’autre que cette saturation rassurante, cette voix évasive, et ces distorsions psychées. Recroquevillé dans l’ombre imposante de Unique avec un excellent Anderson.Paak. Ses mélodies aériennes réchauffent le cœur (Dark Skin Women, Dance On Me), nous emportent dans un torrent de pulsations soniques (After you left, Polarized), et parviennent aisément à nous faire décoller sur la planète du Weird sounding shit.

Goldlink

Le voyage atteint son paroxysme avec New Black, une stase de cristal à la voix envoûtante tout droit sortie d’un Final Fantasy. Perfectionnisme poussé à l’extrême, manque de moyens, de créativité,  les explications de cette attente interminable semblent aujourd’hui dérisoires. Pour certains, seul subsistera cet ultime reproche qui sera fait à ce deuxième album : il existe.

Comme une vieille carte postale, un testament, les guitares de Last Night se cotonnent contre la voix onirique de Masego avant de flageller les multiples arrangements qui s’entrechoquent constamment jusqu’au désordre cosmique. Final envoûtant, véritable apothéose – si il est encore judicieux d’utiliser ce terme – See I Miss lance les hostilités au dernier morceau qui se détache des influences ambiantes pour mieux marteler une instru hypnotique.

Sa musique parle d’elle-même, à la fois easy-to-listen et complexe dans sa forme. L’effet est immédiat : c’est un médicament contre l’ennui, un truc qui rend le monde plus beau et qui donne envie d’avaler chaque seconde comme la dernière. C’est la retransmission d’une véritable passion pour la musique dans sa plus pure expression. En terrain connu, Goldlink écrit un nouveau chapitre de son histoire.

On vous laisse quelques pépites signées Goldlink en dessous, histoire de vous donner un avant-goût de ce qui vous attend ce 25 Septembre.


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Cheetah

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